Le 15 et 16 septembre derniers s’est tenu à Gand le congrès de l’AIPH. Après deux jours de conférences et de débats sur l’avenir du secteur horticole ornemental international, les participants ont eu l’occasion de visiter plusieurs exploitations horticoles belges. Ces visites de terrain ont offert un aperçu unique de la manière dont les entreprises locales utilisent la durabilité et la technologie pour assurer l’avenir de leur secteur.

Viaverda, le centre de recherche appliquée de Flandre orientale pour la culture de la pomme de terre, des légumes, des plantes ornementales et des espaces verts, joue un rôle clé dans le développement et la diffusion des connaissances. Sur ses deux sites (Destelbergen et Kruisem), l’institution mène des recherches sur diverses techniques, telles que l’irrigation intelligente, l’hydroponie et la régulation climatique avancée en serre. Les résultats de ces recherches sont partagés avec les producteurs, permettant ainsi à l’ensemble du secteur de bénéficier de méthodes de production plus durables. Lors de la visite, les participants ont pu constater par eux-mêmes comment les résultats scientifiques se traduisent en pratiques concrètes.

Chez la pépinière Leybaert, les visiteurs ont découvert des solutions pour une gestion efficace de l’eau. L’entreprise dispose d’un réservoir capable de collecter pas moins de 14 millions de litres d’eau de pluie. Cette eau est utilisée pour irriguer les cultures durant les périodes sèches. L’eau non absorbée par les plantes est récupérée, purifiée à l’aide d’une technologie UV, puis réutilisée. Ainsi, pas une seule goutte n’est perdue.

Romberama, spécialisée dans la culture de l’amaryllis, a montré aux visiteurs comment elle utilise la perlite comme substrat depuis plusieurs décennies. La perlite offre des avantages naturels en termes de rétention d’eau, d’aération et de drainage. Selon le propriétaire Raf Rombouts, la base du substrat de leur serre est âgée de 35 ans, une preuve de la durabilité et de l’efficacité de ce matériau.

Plant Select a expliqué comment elle emploie des araignées comme agents de lutte biologique. Ces petits prédateurs se nourrissent d’insectes nuisibles et de bactéries, réduisant ainsi considérablement l’utilisation de produits phytosanitaires chimiques. Plant Select a ainsi démontré l’efficacité et la créativité des solutions naturelles.

De même, Anjers de Nijs mise fortement sur la protection biologique des cultures. Des acariens prédateurs sont introduits dans les serres pour contrôler les insectes nuisibles. Pour les maladies et ravageurs que ces acariens ne peuvent combattre, l’entreprise utilise des solutions naturelles à base d’huiles et de champignons. De cette manière, les cultures restent saines sans recours à la chimie lourde.

Chez le producteur de plantes d’intérieur Dirk Mermans, les visiteurs ont pu voir comment la technologie contribue à la gestion de l’énergie. Grâce à des écrans intelligents, le producteur peut réguler la quantité de lumière et de chaleur pénétrant dans la serre. Deux couches d’écrans permettent en outre de créer différents niveaux de luminosité adaptés aux besoins spécifiques des plantes. Cela permet non seulement d’économiser de l’énergie, mais aussi d’optimiser la croissance.

Enfin, Fleur a présenté une approche plus commerciale avec son modèle « Cash&Carry ». Les clients peuvent parcourir facilement l’assortiment grâce à des chariots électroniques et trouver rapidement les produits souhaités. En coulisses, Fleur s’engage également pour la durabilité en électrifiant ses machines et ses véhicules afin de réduire l’empreinte écologique de l’entreprise.

Ces visites ont montré à la délégation internationale que les horticulteurs belges misent non seulement sur la qualité, mais qu’ils sont aussi à l’avant-garde en matière de durabilité, d’innovation et d’utilisation efficace de la technologie.