Congrès internationale de l’industrie horticole AIPH à Gand met l’accent sur la durabilité, la technologie et l’avenir

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Congrès internationale de l’industrie horticole AIPH à Gand met l’accent sur la durabilité, la technologie et l’avenir

19-09-2025

Les 15 et 16 septembre, lors du 77e AIPH Annual Congress à Gand, plus de 100 représentants du monde entier se sont réunis pour la AIPH International Horticultural Industry Conference. Des experts de toutes les étapes de la chaîne de valeur — producteurs, distributeurs, chercheurs, décideurs politiques et représentants du commerce mondial — ont débattu de l’avenir du secteur de l’horticulture ornementale et du rôle de la durabilité et de la technologie.

 

Juan Carlos Isaza, Senior Technical Expert chez GLOBALG.A.P. et sponsor principal de la conférence, a ouvert la journée avec un message clair : « La durabilité est passée d’un argument commercial à une condition indispensable pour opérer, et désormais elle va plus loin : il s’agit d’assurer notre avenir. Nous avons déjà accompli beaucoup en tant que secteur, mais notre responsabilité est de repousser encore les limites. »

 

Daan de Vries, consultant indépendant en durabilité, a présenté la perspective planétaire, en se référant aux neuf limites planétaires du Stockholm Resilience Centre. Il s’est interrogé : « Pouvons-nous innover pour sortir des problèmes ? » Des exemples tels que les panneaux solaires translucides, les substrats en laine de mouton et la lutte contre les mauvaises herbes à l’eau chaude ont suscité des discussions, soulignant que l’innovation n’est pas une option, mais une nécessité.

Sylvie Mamias, Secrétaire générale de Union Fleurs, a exposé le cadre européen : « Pour l’UE, la durabilité dépasse la simple dimension environnementale ; elle concerne aussi l’économie circulaire, la biodiversité et la qualité de vie. Notre secteur doit intégrer la durabilité dans sa stratégie d’entreprise, avec un reporting solide, de l’innovation et une communication ouverte. La floriculture est souvent en avance sur d’autres secteurs. »

 

Le débat sur les substrats

 

Lors du débat sur les substrats, animé par le secrétaire général de l’AIPH, Tim Briercliffe, divers points de vue européens ont été présentés. Cecilia Luetgebrune (Growing Media Europe) a insisté : « La tourbe reste le média le plus adapté pour de nombreuses cultures, mais nous continuons à rechercher des alternatives. Cette transition doit être guidée par des faits, la science et la transparence, et non par l’idéologie. »
Jennifer Pheasey (Horticultural Trades Association, Royaume-Uni) a souligné l’urgence du changement : « 25 % de nos producteurs sont déjà sans tourbe, et la transition s’accélère. Mais l’ambition doit être accompagnée d’un soutien pour ne pas compromettre l’avenir des producteurs. »
Julia Ostrowski (Horticert, Allemagne) a mis en avant l’importance de la certification : « Alors que la durabilité devient centrale dans le commerce, la vérification est essentielle. Horticert fournit les outils pour démontrer la crédibilité et reconnaître les efforts des producteurs. »
Le débat a montré les approches nationales variées concernant la tourbe et ses alternatives : du rythme rapide au Royaume-Uni au cadre réglementaire allemand et aux politiques européennes. Pour les participants hors d’Europe, ce fut une précieuse source d’information, car de nombreux marchés ne commencent tout juste à discuter des substrats durables.

 

Bruno Gobin, directeur de Viaverda, a interrogé le paradoxe du secteur : malgré les progrès technologiques, il est souvent jugé « insuffisant ». Il a présenté la Flandre comme un écosystème de recherche unique : « Notre force réside dans la construction de passerelles entre le monde académique, la recherche appliquée, le gouvernement et les producteurs. La surveillance et l’innovation sont cruciales, mais rien n’est plus important que l’implication directe des producteurs. »
Frank van der Heide (Tuinbranche Nederland) a souligné l’importance des attentes des consommateurs : « Notre objectif est que 70 % de l’assortiment des jardineries soit sans produits chimiques d’ici 2030. La collaboration tout au long de la chaîne est indispensable pour relever ce défi. »

 

Le panel de l'industrie a réuni des perspectives mondiales avec Augusto Solano (Asocolflores, Colombie), Stefanie Miltenburg (Royal FloraHolland, Pays-Bas), Juan Carlos Isaza (GLOBALG.A.P., Allemagne), Marco van der Sar (Plants & Flowers Foundation, Pays-Bas) et Jeroen Oudheusden (FSI, Pays-Bas).
Solano a insisté sur la dimension sociale : « La durabilité va au-delà de la ferme ; elle concerne les personnes, la santé et le bien-être des communautés. »
Miltenburg a évoqué la pression sur la réputation : « De belles histoires ne suffisent plus ; la crédibilité réelle repose sur un comportement soutenu par des données et la certification. »
Isaza a abordé les coûts pour les producteurs : « Les producteurs assument la majeure partie des coûts des solutions durables. La technologie peut aider à les rendre plus efficaces. »
Oudheusden a mis en garde : « La durabilité est urgente. Si une culture ne peut être produite durablement, nous devons nous demander si elle doit être cultivée. »
Van der Sar a souligné l’importance de la confiance et de la perception des consommateurs : « La réputation dépend à 80 % du comportement et à 20 % de la communication. Les preuves et les données sur l’empreinte écologique sont cruciales. »
Le panel a mis en évidence à la fois les progrès réalisés et les contextes différents dans lesquels les producteurs travaillent à travers le monde, soulignant le besoin d’un voix unifiée et d’une communication globale renforcée.

 

Ingrid Creten

 

Ingrid Creten (KBC Surf Studio) a ouvert la session de l’après-midi : « On ne peut pas arrêter les vagues technologiques, mais on peut apprendre à les surfer. » Elle a montré comment l’IA transforme la gestion d’entreprise et l’innovation, des lunettes Meta Ray-Ban aux vidéos génératives, et a encouragé les producteurs à explorer de nouveaux outils.

 

Mirjam Boekestijn (Dutch Greenhouse Delta) a présenté les tendances mondiales des serres : utilisation plus efficace de l’énergie et de l’eau, automatisation face à la crise de la main-d’œuvre et implication de nouveaux investisseurs, nécessitant une nouvelle approche du service et de la stratégie. 
Joep Hendricks (TTA-ISO) a démontré l’impact de la technologie de production : l’automatisation transforme la multiplication et la plantation, améliore la qualité et exploite les données pour plus d’efficacité.
Dr. Johan Van Huylenbroeck (ILVO) a montré comment les drones et l’IA en deep learning permettent de détecter le stress, les problèmes d’eau ou les ravageurs avant l’œil humain : « L’IA n’est pas de la science-fiction ; elle permet aux producteurs de prendre des décisions plus rapides et plus efficaces. »

 

Le congrès a souligné l’importance économique et sociétale de l’horticulture ornementale. Jack Goossens, vice-président de l’AIPH, a déclaré : « Les plantes sont la vie. Notre mission est de replacer l’horticulture au cœur de la société et de prouver notre valeur avec des données fiables. » 
Le président de l’AIPH, Leonardo Capitanio, a conclu avec les mots suivants : « La durabilité est à la fois notre défi et notre opportunité. En collaborant, en innovant et en faisant preuve de transparence, nous pouvons montrer au monde la véritable puissance des plantes. »

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